Mère à temps partiel, femme à temps plein

Credit :https://www.instagram.com/angodiva/?hl=nl

L’année dernière, je rejoignais officiellement, et en grande fanfare le groupe des mères indignes.

Mon crime? Décider de voyager sans ma famille.

Pour être honnête, je ne pensais pas que faire un voyage en solo, pouvait être considéré comme enfreindre les règles du guide « comment être une bonne mère ». Manuel se voulant utile, mis en place par des super femmes, pour toutes les femmes, même les ordinaires comme moi.

Alors dans ce manuel,  les règles majeures sont les suivantes:

-Être à la disposition de sa famille 7 jours sur 7.

-Lui concocter des menus sains et équilibrés

-Participer à toutes les activités extra-scolaires

Bref être omnipotente, omnisciente limite omni étouffante.

Non contente de ne remplir quasi aucun des critères énumérés ci-dessus, j’ai fait une entorse aux règles établies : j’ai délaissé ma famille pour une durée limitée.  L’affront !

 Un weekend sans les enfants? C’était limite mais encore pardonnable. Une semaine ? Là on est carrément en plein infanticide!

Quitte à être condamnée, pensai-je, autant bien faire les choses.

 Je partais pour 3 semaines.

Les réactions ne se sont pas faites attendre.

Il y avait celles qui se voulaient culpabilisantes

“mais tu ne pourras jamais faire 3 semaines sans tes enfants ”Tu ne tiendras pas le coup”

Il y avait celles qui se voulaient machistes, émanant de femmes.

“mais comment il va faire ton mari? “

Mais oui, heureusement qu’elles sont présentes et actives, pour défendre ces pauvres maris délaissés. Un altruisme dont le monde se passerait volontiers.

Et puis il y avait celles, qui de façon à peine voilée me signifiaient, que j’étais une mauvaise mère.

“moi, je n’aurais pas laissé mes enfants ne serait-ce que pour un weekend”

« Oui ! bien sûr ! mais personne ne t’oblige à le faire. Heureusement que je suis moi, et que toi tu es toi! » était ma réponse dans ce cas de figure.

Une année compte 365 jours ou 366 pour les bissextiles, alors ce ne sont pas 21 jours sans moi qui allaient créer un traumatisme irréversible chez mes enfants, bien au contraire, cela permettrait à ma famille de souffler. J’en étais convaincue.

Je suis le genre de mère qui ne porte pas son rôle comme une croix. Être maman, ne signifie pas enterrer la femme qu’on a été/qu’on est. Il m’arrive de céder à des « plaisirs coupables », comme de songer à mon bien être. S’occuper des autres est une bonne chose, pour pouvoir s’occuper des autres, il faut prendre soin de soi, alors prendre soin de soi est une bonne chose. Syllogisme cohérent non ?

Au nom de cette sacro- sainte maxime, je vais une fois toutes les six semaines, chez Erica m’allonger pour 3 heures. Erica n’est pas ma psychologue, mais mon esthéticienne. Passer trois heures chez elle me fait un bien fou. Je peux lui confier mes projets, mes envies, mes frustrations entre une séance d’épilation, massage ou de soin de visage.  L’avantage avec Erica est qu’elle est multitâche, et je ressors de chez elle délestée de bien plus que mes poils.

Au nom de cette même maxime, je m’autorise des activités n’ayant aucun rapport avec la maternité.

J’adore être mère, épouse, mais je ne pourrai remplir ses rôles que dans la liberté de pouvoir être moi.

Alors ce voyage ? eh bien, je l’ai fait, et ce fut une expérience formidable.

Je vous entends d’ici, non ! cela ne veut me dire que ma famille ne m’a pas manqué.

Je préfère vous rassurer, c’était loin d’être le cas. Au moins ça évitera qu’on rajoute un cœur de pierre à mon statut de mère indigne.

Mais, le manque n’est pas une punition, surtout quand on revient avec les batteries rechargées pour le combler.

Après la fin de ma retraite, alors que je m’attendais à être mise au banc des accusés au mieux, ou brulée vive au pire, grande fut ma surprise de constater, que c’était le contraire.

 J’étais, sans faire dans l’hyperbole, considérée comme une héroïne à mon retour.

J’avais du mal à comprendre ce revirement à 360 degrés, mais bien vite, les langues qui se mirent à se délier peu à peu, me firent réaliser qu’elles étaient nombreuses les mamans qui rêvent de cette pause.

Mais elles s’en privaient soit parce qu’elles se mettent une pression, et croient que sans elles le monde s’effondrerait, soit parce qu’elles n’en ont pas la possibilité, ou ont tout simplement peur du jugement des autres, et de leur entourage.

A leurs yeux, j’étais sans doute celle qui avait bravé les « interdits ».

 Mais à vrai dire héroïne je ne le suis certainement pas, mère indigne encore moins, je suis juste moi.

Une mère imparfaite qui fait du mieux qu’elle peut, s’autorise des pauses, une mère à temps partiel et une femme à plein temps.

FORTNITE:PLONGER DANS L’UNIVERS DE NOS ADOS

credit:epic games

« Kills »,  « headshot », et autres mots pas courants résonnent dans votre maison ? Ne vous inquiétez pas, votre ado n’a pas été recruté par une organisation terroriste.

Danses aussi excentriques les unes que les autres exécutées par lui de façon aléatoire ? non ne vous inquiétez pas, votre adolescent ne perd pas la tête.

Comme tous ceux de son âge il est sous l’emprise du jeu Fortnite.

Fortnite , le Phénomène

Fortnite,vous en avez certainement entendu parlé si vous avez un ado chez vous. Sinon, ce n’est pas un ado que vous élevez, mais un saint. Vite ! Faites une statue à son effigie, et placez un cierge devant elle.

Pour ceux qui élèvent des ados normaux comme moi, Fortnite rythme le quotidien depuis quelques années. Les parents indignes comme moi, l’utilisent comme arme de chantage : « fais tes devoirs sinon pas Fortnite, range ta chambre sinon… »

Et elle se révèle être très efficace.

On peut le dire sans risquer de se tromper, Fortnite mobilise plus de 80% du cerveau de nos ados.

Quand ils ne jouent pas à Fortnite, ils regardent Fortnite sur les écrans de leurs téléphones, quand ils ne regardent pas ils en parlent, quand ils n’en parlent pas ils en rêvent. Fortnite nous est servi sous toutes les coutures. En tant que parent, on peut se sentir démuni, de voir son adolescent happé par ce système. Surtout quand on se rend compte, que les interdictions n’ont aucun effet sur eux, et qu’ils trouveront un moyen détourné de céder à la tentation.

N’étant pas à arriver à rivaliser avec Fortnite, vu que la bataille n’était pas équitable, j’ai décidé d’essayer de comprendre l’engouement de mon fils de 12 ans pour ce jeu.

Que lui apporte-t-il ? acquiert-il des notions pouvant lui être utile à l’école ? dans la vie de tous les jours ?

« Fortnite c’est l’école idéal »

Évoquer Fortnite est une façon très pratique de se « connecter « avec son ado.

Quand j’ai fait part à mon fils de mon désir d’écrire sur Fortnite, il avait du mal à contenir son enthousiasme.

C ’était très gratifiant pour lui d’être le maitre et moi l’élève.

En plus savoir que je m’intéressais à son univers était plutôt « Cool » pour lui emprunter son expression.

À l’entendre, Fortnite pourrait pratiquement remplacer l’école.

Selon ses dires, Fortnite a affûté son esprit stratégique. Forger son esprit d’équipe et lui permet de pratiquer des langues étrangères.

Ses arguments suffiraient il à classer Fortnite dans la catégorie jeux éducatifs ?

Fortnite fait mieux que l’union européenne

Ce jeu a des points positifs qu’on ne peut pas ignorer.

Les joueurs viennent du monde entier ce qui permet de pratiquer l’anglais, le français et pour les plus téméraires, le chinois et tout ça de façon ludique.

Fortnite a aboli les frontières linguistiques et géographiques et fait plus que l’union Européenne.

Contrairement au géant européen Fortnite ne fait face à aucune cacophonie, aucune tentation de fort-Xit  (en référence au Brexit).Tous les joueurs adhèrent à une charte commune, et vise le même objectif :  rester le dernier survivant sur l’ile.

Sur l’ile on accueille toutes les races, toutes les nationalités et pas besoin d’essayer d’attendre l’ile à la nage ou faire la queue pour obtenir un visa. Tous les joueurs sont logés à la même enseigne. Dans Fortnite tous les joueurs naissent égaux en droit.

Le programme est bien défini et fait l’unanimité.

Fortnite un business royal

La version battle royale, la gratuite, est de loin la plus populaire. Pour acquérir des « battle pass » il faut cependant débourser des sous. Mais qu’importe !

Des joueurs du monde entier s’y affrontent. Arborant le même vocabulaire, les mêmes danses. Les adeptes de la secte Fortnite se comprennent.

On peut jouer en Duo,en squad ,ou en solo.

Les joueurs au nombre de 99 sont parachutés depuis un bus volant sur une ile.

Ils devront user de stratégies pointues, pour se fournir des munitions à utiliser pour:

Se défendre ou attaquer.

Éviter la tempête qui frappe l’ile après leur arrivée.

Pour construire des bâtisses.

Contourner les pièges.

Depuis le bus, une carte est mise à leur disposition, pour leur permettre de choisir un lieu d’atterrissage propice. Ils auront accès à cette carte, tout le long du jeu, pour localiser les points chauds, et déterminer leur trajectoire.

Le jeu, allie géographie, finesse, dextérité.

Il ne suffit pas d’amasser des munitions, il faut savoir les manier, les utiliser au bon moment et à la bonne distance.

Muni d’un « shotgun «, on peut faire plus de dégât sur l’ennemi, avec un « headshot ».

Des termes récurrents dans le langage des joueurs de Fortnite, qu’ils hurlent de plus en fort, lors de leur transfiguration, pendant les parties agitées.

Et puis, Fortnite n’est pas « violent « comme les autres jeux de combats. On élimine les adversaires, sans ne se salir ni les mains, ni la belle ile, car dans Fortnite, on ne voit pas de sang et les cadavres s’évaporent. Comme si ses deux éléments étaient la définition de la violence.

Si Fortnite a fait mouche auprès des adolescents, ce n’est pas le fruit du hasard. Epic games et ses développeurs ont mis le paquet. Côté esthétique, les costumes et les héros sont attirants, et il y a une histoire avec un fil rouge, ce qui lui donne un plus non négligeable.

Une mise à jour constante de l’ile permet aux joueurs, de faire face à de nouveaux défis.

Fortnite c’est aussi un business. Des joueurs de jeux vidéo aux noms irréels comme Gotaga , Ninja ont amassé une fortune rien qu’en y jouant. On les appelle les youtubeurs ou influenceurs. Ils participent aux compétitions et distillent des recommandations en tant qu’experts reconnus à leurs fans ou abonnés.

La majorité des enfants qui y jouent espèrent secrètement atteindre ce niveau de notoriété et de gloire. Comment les blâmer dans cette société du m’as-tu-vuisme ?

Fortnite on y joue ?

M’essayer à Fortnite pourquoi pas ?

Devenir experte ? Mission impossible pour moi. Le nombre de boutons à triturer sur la console pour arriver à quoi que ce soit, les instructions, les pièges à éviter… tout cela m’a donné le tournis.

Je ne risque pas de me convertir à la religion de Fortnite, mais je ressors de cet article moins bête.

En tant que parent, je continuerai de composer avec Fortnite, car chaque génération à ses centres d’intérêts. Et puis, on n’arrête pas le progrès.

Mais,tout est dans le dosage, car l’excès peut nuire.

Limiter le temps d’accès pour que notre ado puisse faire autre chose de ses journées est notre responsabilité en tant parent.

Bonne rentrée ponctuée de Kills, de shots, hype, take the L, Zany, joie, amour, retrouvailles, soleil.